samedi 27 octobre 2007

HAUTEVILLE HOUSE - Science-fiction et Second Empire (Duval / Gioux / Quet / Beau)


Hauteville House est le nom de la maison de Victor Hugo à Guernesey, durant son exil. Pourtant vous ne verrez pas l'écrivain mis en scène dans cette bande dessinée. Il est plutôt question du républicanisme anti - Napoléon III que de Hugo lui-même.



L'action prend place en Amérique du Nord et du Sud. Les agents de l'Empire tentent de retrouver et de s'emparer d'une arme terrible et fantastique, incontrôlable, et entend mettre son grain de sel dans la guerre de Sécession qui fait rage aux USA.
Face à cette menace, agents français républicains et agents américains oeuvrent de concert et unissent leurs efforts.
On apprécie surtout l'originalité de la série et son exotisme, avec une mise en images haute en couleurs. Le mélange de l'Histoire et de la science - fiction ne gêne pas, à condition bien sûr de ne pas chercher de vérité historique.
Le quatrième volet des aventures d'Hauteville House vient de paraître, annonçant une bataille apocalyprique entre Etats Nordistes / agents français républicains et Etats Sudistes et agnets de Napoléon III.
Pour en savoir plus:
images © Delcourt

lundi 15 octobre 2007

THE WALKING DEAD - Les zombies envahissent les comics

Lorsque les zombies envahissent les cases et les bulles (quoiqu'en ce qui concerne leur faculté d'expression, celle-ci est quelque peu limitée à des "Gaaaah" et des "Beuuuuuh?"), voilà ce qu'il se passe: un comic US assez abouti.

Le postulat initial est plutôt simple, et nous fait immédiatement penser -pour ceux qui l'ont vu) à "28 semaines plus tard" de Danny Boyle. Un policier de province se réveille d'un coma pour se retrouver dans une ville déserte, uniquement peuplée de zombies assez lents à la détente et - je vous le disais plus haut - au vocabulaire limité. Notre héros cherche et retrouve sa famille. A partir de là, la vie s'organise tant bien que mal...

Emmené par les scénarios de Kirkman (également présent chez Marvel avec "Marvel Zombies" et les dessins de Tony Moore et Charlie Adlard, "The Walking Dead" est une petite pépite. Car c'est tout d'abord une série en noir et blanc, ou plus exactement en niveaux de gris. C'est probablement là l'ingrédient le plus inspiré. L'absence de couleur permet en effet au lecteur de se concentrer sur le scénario et les expressions des personnages, au lieu d'être partiellement ébloui par des effets de couleurs. C'est également un excellent moyen de dessiner des scènes où l'on évite facilement le "gore", puisque vous ne trouverez aucune giclée rouge tomate.

Grâce à Kirkman, le centre de cette série se trouve davantage axé sur l'organisation de la vie des survivants et la (difficile) vie en communauté restreinte... On est donc bien loin des Marvel Zombies, série délibérément comique dont le principal intérêt est le parallèle entre les personnages originaux et ceux zombifiés, et les clins d'oeil aux couvertures classiques remaniées.

Deux genres tout à fait différents, où "The Walking Dead" tient le rôle du sérieux et "Marvel Zombies" celui du délirant.



2 tomes en français chez Delcourt

jeudi 11 octobre 2007

MURENA (Dufaux / Delaby) | DARGAUD

A Rome, l'empereur Claude est mort empoisonné par Agrippine, afiçn de ne pas être répudiée an faveur de Lolia Paulina, mère de Murena.


Britannicus aurait, dès lors, dû être nommé Empereur. Claude avait en effet écarté Néron par écrit avant de mourir. Mais c'est une fois de plus sans compter sur Agrippine, qui se débarasse de l'écrit, et, tant qu'à faire, de l'importun, plaçant ainsi son fils Néron à la tête des Romains.


Murena, de son côté, n'a de cesse que de retrouver les assassins de sa mère...


Le graphisme de Delaby est irréprochable, et le scénario très bien ficelé par Dufaux. Le but de cette série est clairement de nous familiariser avec l'histoire romaine - l'authenticité est le maître mot de cette série, excepté le fameux testament de Claude qui n'a jamais été retrouvé.
Murena est une excellente série historique qui régale les yeux du lecteur et le ravît par le sérieux du scénario.

vendredi 5 octobre 2007

Souvenirs de la Grande Armée tome 1 - Dufranne / Alexander / Fernandez

Delcourt nous offre une nouvelle série. Celle -ci est historique et entreprend de nous raconter l'envers du décor des guerres napoléoniennes. Le premier tome commence en 1807, lors de la campagne de Pologne. L'armée impériale a déjà vécu Auterlitz et Iéna, et l'objectif est de rallier Moscou. Mais les tensions, les problèmes de langue et les cosaques mènent la vie dure au 2ème chasseurs.
Il n'est donc pas question ici de stratégie et de génie militaire, mais du quotidien des soldats et des cavaliers. Le scénario est plutôt bien ficelé et le dessin est précis, mais c'est sur la durée que l'on pourra vraiment se faire une idée de la qualité de cette série.

mardi 2 octobre 2007

GREEN LANTERN: WANTED: HAL JORDAN (Johns / Reis) | DC

Depuis la guerre froide, les comics US étaient assez épargnés par l'actualité politique. Même s'il pouvait y avoir ici et là quelques références lointaines à tel ou tel évènement.
Mais là, on atteint des sommets. Pourtant, Green Lantern n'est pas spécialement connu pour être une série engagée. Mais dans cette mini-série, point de subtilité: les Etats-Unis font de l'ingérence en Tchétchénie, y retournent se venger, tout ça au nom de la sécurité des USA.
Avouez que cela manque d'originalité, et que cette façon de propager la bonne parole frôle le pathétique.
Seule petite chose à sauver: quelques fugaces préparatifs de Sinestro War. Pour le reste, oubliez...

lundi 1 octobre 2007

MAUS - Art Spiegelman


S'il ne devait y avoir qu'une seule BD à sauver de la fin du monde, ce serait celle-ci. Ecrite et mise en image par Art Spiegelman, auteur US, cette bande dessinée couronnée par la prix Pulitzer nous raconte l'holocauste, depuis les premières persécutions jusqu'à l'immédiate après-guerre.
Le rythme du récit suit les conversations d'Art Spiegelman avec son père, rescapé des pires camps de concentration et d'extermination. Toutes les nationalités sont représentées sous la forme d'animaux. Ainsi, les Juifs sont des souris, les Polonais sont des cochons, et les Allemands sont des chats. Cette approche zoomorphe n'allège pas forcément le poids du récit. C'est surtout une référence à la propagande nazie qui stigmatisait les Juifs en souris et les Polonais en cochons.
Ce que ce récit a de remarquable par rapport aux autres sur le même sujet, c'est que tout le monde en prend pour son grade. Personne n'est épargné, et Art Spieglman n'hésite pas à peindre son père tel qu'il est: un héros, un survivant à l'esprit vif, mais tourmenté par ses démons et devenu impossible à vivre. L'auteur lui-même ne s'épargne pas et se décrit comme quelqu'un de hanté par un holocauste qu'il n'a pas vécu, mais qui a tué ce grand frère qu'il n'a pas connu. Une sorte d'exorcisme psychanalytique par l'écriture et le dessin.
Une lecture à éviter avant de se mettre au lit, mais qui ravit malgré tout une fois qu'elle est terminée, étant donné l'originalité de l'approche.