lundi 26 novembre 2007

X-MEN: PHOENIX WARSONG Pak / Kirkham

Voici la suite de Phoenix Endsong. Les suites ne sont pas toujours réussies, mais là il était difficile de faire moins bien que la première partie. Dans cette seconde mini-série, avec Pak aux commandes du scénario, l'histoire prend enfin de la profondeur. Côté dessins, Kirkham redonne de la chaleur aux personnages.
Toutefois, si c'est le Phoenix en lui-même qui vous intéresse, vous ne trouverez rien de bien intéressant ici. Toujours pas de vraie histoire qui s'inscrive dans la durée, qui change durablement le paysage Marvel. En fait, on apprend plus de choses sur les Cuckos -ces triplées télépathes plutôt flippantes- que sur Jean Grey.
Donc, c'est une petite série sympathique mais que l'on oubliera sans doute assez vite.

dimanche 18 novembre 2007

7 PSYCHOPATHES - Vehlmann / Sean Philips

Lorsque qu'un auteur de comics s'aventure hors de son domaine, il s'agit généralement d'un scénariste engagé en tant que tel pour l'élaboration d'une série TV. Toute autre sorte de collaboration est plutôt rare. C'est pourquoi "7 psychopathes" est une bande dessinée à ne pas laisser passer.

Sean Philips abandonne temporairement ses pinceaux des comics pour ceux de la bande dessinée. Ce dessinateur est surtout connu pour pour sa participation à Marvel Zombies, Criminal, Invincible, Hellblazer, Uncanny X-Men, Wildcats ou encore Batman. L'exercice est différent mais Sean Philips s'en tire avec le même talent.

"7 psychopathes" est le pari fou d'un Colonel anglais et d'un aliéné nommé Goldschmidt qui se croit persécuté (alors qu'il n'est pas juif) pour assassiner Hitler: engager 7 aliénés difficilement impressionnables qui seraient parachutés en territoire ennemi et tenteraient de mettre fin au IIIème reich. Vous vous en doutez, tout ne se passera pas comme prévu. De ce côté, les rebondissements sont plutôt ingénieux; toutefois, malgré une longueur inhabituelle d'une soixantaine de pages, c'est une lecture très rapide.

Côté dessin, le style de Philips reste le même: précis et simple mais sans s'embarrasser d'aucun détail. Cela donne un résultat efficace et nerveux mais qui accélère encore plus la lecture.
"7 psychopathes" est le premier d'une série d'albums commençant tous par "7". Il n'y a toutefois aucun lien entre chaque album; tous les auteurs et dessinateurs sont différents, et je ne suis pas sûr que la qualité soit systématiquement au rendez-vous. Le deuxième tome, "7 voleurs" met en scène des nains, des orcs et autres personnages de fantasy s'alliant pour mettre la main sur un trésor.
image © Delcourt 2007

mardi 13 novembre 2007

JUSTICE - Alex Ross / Jim Krueger / Brad Braithwaite

Au pays des comics, le scénario est parfois (voire souvent selon la série), bien banal, voire même pitoyable. Les mêmes types d'histoires finissent par se retrouver, d'un titre à l'autre et d'une époque à l'autre. Même les mini-séries, limitées à quelques numéros, n'échappent pas toujours à la pauvreté scénaristique. Ainsi, au lieu d'être une histoire hors série, exceptionnelle, la mini-série devient un coup publicitaire.
Pourtant, depuis peu temps, certains titres tirent bien profit du climat plutôt sombre qui régne sur l'univers comic: Infinite Crisis, Civil War, Parallax, la mort de Captain America, la douleur de Hulk, 52, Countdown... Les scénarios de Brubaker et Bendis démontrent une certaine sophistication, un réel travail qui intéressent le lecteur et inscrit la série dans la durée, et non comme une simple succession d'aventures sans lien, de numéro en numéro.

S'il n'y avait qu'une seule mini-série à sauver chez DC, ce serait assurément "Justice" (12 numéros). Emmenée par Alex Ross et Jim Krueger, Justice est une perle rare, tant du point de vue du scénario que de la mise en image.

Tout d'abord au scénario, on a enfin l'impression d'une histoire soignée et originale. Originale mais simple; si simple qu'on se demande pourquoi il a fallu attendre 2007 pour la voir concrétisée. Ce crossover rassemble les grosses pointures de la Justice League of America, face à une assemblée de super-vilains impressionnante. Tout ce que l'univers DC compte comme vilains pas beaux se trouve mis en scène ici. Leur plan, diabolique mais simple: écarter tous les héros, prendre leurs place comme bienfaiteurs de l'humanité tout en les blâmant de leur absence. Si ces derniers ne se manifestent pas, n'est-ce pas car eux-mêmes reconnaissent leur propre inutilité, leur impuissance à solutionner les maux de cette Terre ?

Mais ces vilains agissent-ils d'eux-mêmes, en concertation, ou bien y a-t-il quelqu'un derrière eux ? La chance a-t-elle finalement tourné pour la crème des héros US ?





Justice est également une oeuvre unique du point de vue de la mise en image. On y retrouve de nouveau Alex Ross, cette fois-ci aux crayons. Et là où la magie prend vie, c'est lorsque Brad Braithwaite associe ses pinceaux aux dessins de Ross. Le résultat est époustouflant. Chaque page, chaque case, devient un tableau à part entière, et l'on peine à imaginer la débauche d'énergie et de temps nécessaire pour achever un pareil projet.


Bref, à partir du moment où vous aimez les comics, vous DEVEZ lire Justice.
Un point c'est tout.

Toujours là ?
Mais allez chez votre libraire !!! Justice est publié en français aussi !!!

images © DC

lundi 12 novembre 2007

BETA RAY BILL: Biographie

Qu'est ce que c'est que ce truc ? C'est probablement la première question qui est venue à l'esprit si vous ne connaissez pas encore Beta Ray Bill.


Et non, ce n'est pas Thor. Il s'agirait en fait d'une sorte de petit frère adoptif. Un de plus, en fait, puisque le dieu du mal et du mensonge Loki est, dans le panthéon nordique, le fils adoptif d'Odin et donc frère de Thor.
Beta Ray Bill apparaît pour la première fois dans The Mighty Thor #337 (Novembre 1983), sous la plume et le dessin de Walter Simonson. Thor est approché par le S.H.I.E.L.D. afin d'enquêter sur l'approche d'un vaisseau alien, Skuttlebutt. Incapable de contrer Thor, Skuttlebutt réveille son unique passager. Surpris, Thor se voit confronté à aussi puissant que lui. Le passager sépare Thor de son marteau, et provoque le retour du dieu du tonnerre à sa forme humaine, alias Donald Blake. Donald Blake aussitôt mis hors course, Beta Ray Bill s'empare du marteau et se révèle capable de le manier; alors qu'il faut rappeler que seul un coeur extrêmement pur - comme Thor - peut le soulever; autant dire personne.
Beta Ray Bill devient alors l'égal de Thor - d'où le costume - et se trouve convoqué devant Odin, Roi des dieux nordiques. C'est alors l'occasion de connaître les origines de cet être étrange. Ah, comme le hasard fait bien les choses. Car en fait l'on doit l'existence de Beta Ray Bill à Surtur, ce démon de feu, premier être à avoir jamais existé selon la mythologie viking, et par qui viendra Ragnarok, le crépuscule des dieux. Surtur a en effet provoqué la destruction de la galaxie d'origine de Beta Ray Bill et de ses congénères, les Korbinites, en y lâchant ses démons. Ayant pris la fuite à bord d'une nuée de vaisseaux, les Korbinites décident de se doter du guerrier ultime, fruit de sélections impitoyables et de manipulations génétiques et bio-mécaniques insoutenables. Le but est de doter un Korbinite de toutes les facultés du plus dangereux prédateur connu d'eux, et ainsi de les protéger et les mener vers un coin tranquille de l'espace. Seul Beta Ray Bill sera suffisamment résistant, tant physiquement que mentalement, pour devenir ce guerrier ultime. D'ailleurs, "Beta" désigne le second guerrier abouti, le premier - Alpha Ray - ayant aussi achevé le processus mais étant devenu du coup passablement timbré...


Après cette émouvante histoire, Odin confronte Thor et Beta Ray Bill sur un monde hostile, afin de déterminer qui sera digne de Mjolnir, le marteau de Thor. Un vrai choc de titans: les deux bonshommes s'assomment l'un l'autre; mais Beta Ray Bill est plus résistant à la chaleur de ce monde dantesque (après tout ce n'est pas un nordique, eh!), émerge avant Thor et le maîtrise.


Pourtant Thor pourra garder Mjolnir, tandis que BRB se voit offrir apr Odin Stormbreaker, un autre marteau, aussi puissant et lui octroyant les mêmes pouvoirs que son désormais frère. Exactement ce dont l'alien avait besoin pour repartir au secours de son peuple.
BRB est désormais lié par l'honneur et le respect à Asgard, la patrie des dieux nordiques, et fera des apparitions espacées dans les aventures de Thor afin de lui prêter assistance. Quel alien au grand coeur...
Il sera notamment visible assez régulièrement jusque The Mighty Thor #492 en 1995. Depuis 10 ans Beta Ray Bill était plutôt laissé pour compte; toute une génération de lecteurs n'a d'ailleurs jamais entendu parlé de ce personnage atypique.


Entre 2000 et 2005 ses apparitions sont rarissimes, malgré une mini-série qui lui est entièrement dédiée - Stormbreaker: The Saga of Beta Ray Bill - avec 6 petits épisodes.
Plus récemment, en 2007, Beta Ray Bill réapparaît dans Omega Flight. Si le personnage est resté fidèle à ses apparitions plus anciennes, le trait a quant a lui bien changé. Le visage s'est adouci, peut être pour gagner de nouveaux fans; mais du coup, une partie de la personnalité de Beta Ray Bill disparaît, et l'on retrouve moins ce guerrier impitoyable et inquiétant.



jeudi 8 novembre 2007

PERSEPOLIS - Marjane Satrapi

De même que Maus, voici une oeuvre autobiographique qui mérite la plus large diffusion. En quatre volumes (ou sous forme d'intégrale), Marjane Satrapi évoque sa vie en tant que citoyenne iranienne, depuis son enfance dans les années 1970 jusqu'à nos jours. Et c'est peu dire que l'histoire iranienne est riche en évènements marquants en seulement trente ans: régime autocratique, révolution, guerre Iran-Iraq, régime religieux... Or la famille de Marjane Satrapi a souvent joué un rôle dans l'histoire politique de l'Iran, ce qui renforce la crédibilité et l'intérêt du récit.



Un récit qui est d'ailleurs très simple à suivre. Le caractère pédagogique de l'oeuvre est indéniable, Marjane Satrapi réussissant à nous plonger dans son état d'esprit à chaque étape de sa vie: regard d'enfant, d'adolescente puis de jeune femme, dans un Iran loin de faciliter la vie de ses citoyennes.

C'est aussi le regard d'une adolescente partie en Europe retrouver un peu d'air frais, mais dans un monde très différent du sien.

Trop occidentaliste dans son pays, trop Iranienne à l'étranger, Marjane Satrapi nous décrit avec simplicité mais efficacité sa condition et son combat quotidien.
Une lecture malgré tout assez "fraîche" et qui nous laisse à coup sûr une sympathie naturelle enver Marjane Satrapi et toutes les personnes qui, ayant croisé ou non sa route, ont eux aussi agi pour la liberté d'esprit ou qui l'ont tout simplement inspirée.

image © 2001 M. Satrapi, N&B - L' Association

jeudi 1 novembre 2007

MAN-THING: whatever knows fear... Rodionoff / Hotz




... burns at the Man-Thing's touch!

Voilà bien longtemps que l'on n'avait plus entendu parler de l'Homme-Chose. DC et Marvel ont chacun leur créature des marais: Swamp-Thing pour le premier, Man-Thing pour le second. Dans les deux cas il s'agit d'un scientifique ayant quelque peu perdu le contrôle de son expérience.

Ces deux personnages sont anciens; ils apparaissent tous les deux au tout début des années 1970. Man-Thing apparaît ainsi pour la première fois en 1971 dans Savage Tales #1.

Ted Sallis est un chimiste ayant trouvé une formule rendant les humains plus forts et insensibles à certaines choses, comme la pollution par exemple. Cette formule étant convoitée par des personnes peu recommandables, Ted Sallis s'enfuit en voiture avec l'unique échantillon et après avoir détruit les équations. Il s'injecte l'échantillon en même temps qu'il conduit mais perd le contrôle du véhicule et atterrit dans l'eau trouble des marais des Everglades. La formule étant encore très instable, le mélange avec les Dark Waters produit ce monstre fait de boue et de tout ce que les marais contiennent. Ted Sallis devient le Man-Thing, aussi appelé par les Indiens "Mantokwe", l'Esprit des Marais. Créature qui ne peut mourrir, n'étant pas vraiment vivante.

Détail supplémentaire: Man-Thing tient la peur en horreur. Si une personne manifeste de la peur devant lui, il lui suffit de toucher celle-ci pour que des brûlures la ravagent.

Marvel a récemment produit trois épisodes qui reprennent une vieille aventure de Man-Thing, initialement racontée dans Adventure Into Fear #16. Un entrepreneur voulant raser les marais est la cible d'attaques étranges.

L'histoire est racontée par le biais de l'enquête d'un agent d'assurances, et les dessins de Hotz conviennent parfaitement à l'atmosphère des marais.

Ces trois épisodes uniques ont servi de prologue à un film dont personne n'a entendu parler...
images © Marvel

X-MEN: PHOENIX ENDSONG (Pak / Land) | MARVEL




Le Phénix est un personnage fascinant de l'univers X-Men. Ce serait donc, théoriquement, un plaisir de retrouver Jean Grey alias Phoenix / Dark Phoenix dans cette mini-série de cinq épisodes.

Malheureusement le plaisir n'est pas au rendez-vous. La faute à un scénario assez creux et une mise en image froide.

Côté histoire donc, l'entité Phénix, séparée de Jean Grey morte et enterrée, cherche à retrouver son hôte. L'entitée est poursuivie par un vaisseau de guerre Shi'ar bien décidé à détruire la responsable de l'annihilation d'étoiles Shi'ar.
Voilà d'ailleurs le premier écueil de cette aventure: un seul petit vaisseau, de la taille d'un sous-marin de poche, contre la dévoreuse d'étoiles ?
S'annonce ensuite le second écueil. Les X-Men souhaitent eux aussi stopper le Phénix Noir, mais cela ressemble à du bricolage. Les héros sont éparpillés, se jettent au-devant du Dark Phoenix sans vraiment de plan de bataille... bref cela ressemble plus à un épisode de mauvaise série TV de sci-fi qu'autre chose.







Côté illustration, c'est Greg Land qui est aux commandes. Il est également le dessinateur d' Ultimate Fantastic Four. Son trait est fin et précis. La mise en couleur, très image de synthèse rend assez bien dans Ultimate Fantastic Four, les tons de couleurs, dans un spectre sombre et bleu / vert est bien plutôt bien vu.

Malheureusement, en ce qui concerne Phoenix Endsong, les couleurs vives utilisées accentuent beaucoup trop ce côté assitance par ordinateur. Le résultat perd du coup, à mon sens, l'essentiel de son âme et rend un dessin froid.

Au final, on reste très loin de la fabuleuse Dark Phoenix Saga de John Byrne en son temps. Fans inconditionnels de cette époque, passez ici votre chemin si vous ne voulez pas être déçus.

Une suite a été réalisée, intitulée X-Men: Phoenix Warsong, cette fois-ci illustrée par Kirkham. A suivre...
images © Marvel