lundi 28 décembre 2009

HAUNT (Kirkman / Ottley + McFarlane & Capullo) | IMAGE

SPOILERS
McFarlane et Kirkman ont lancé il y a peu de temps Haunt, une nouvelle série à l'apparence plutôt hybride. Un hybride de Venom et Spawn, en l'occurence. Au début, on peut se dire qu'un éditeur tente encore de copier ce qui marche déjà, et tente de doper ses ventes.
Mais il suffit de lire le premier numéro pour être tout de suite plongé dans un nouvel univers. Il n'y a pas comme parfois des longueurs dès le début, où l'on se demande où le scénariste veut emmener le lecteur. Ici le décor est planté de suite et honnêtement, même s'il n'y a aucune mise en garde quant à la maturité du lecteur, mieux vaut être prévenu dès le début.
Deux frères, l'un prêtre catholique, l'autre mercenaire. Le second confesse ses meurtres au premier; enfin, quand il revient de chez sa prostituée... Et oui, ça s'annonce assez glauque, du genre de Spawn d'ailleurs, avec ses litres d'hémoglobine et ses décapitations.
Kurt Kilgore, le mercenaire, est envoyé en Colombie pour une mission d'exfiltration d'un scientifique biologiste. Celui-ci refuse de partir sans le cobaye qui a le mieux répondu à ses tests. Un cadavre ? Et non, un garçon de 10 ans... Kurt prend alors le parti des cobayes et les exfiltre à la place du biologiste, qu'il descend sur place sans plus de cérémonie.
Dans la précipitation, il ne prête pas attention au dossier qu'il gardait avec lui, et qui est volé par une mystérieuse black-op.
On ne sait pas pas sur quoi portaient les recherches, le seul indice étant un dessin en forme de spirale qu'une des cobaye faisait sur le mur de leur cellule.
De retour au pays, Kurt est kidnappé et interrogé au sujet du dossier. N'ayant aucune réponse à donner il est tué par l'interrogateur "freelance" sur ordre de son commanditaire, une femme en tailleur. Ils continuent leur quête et se retournent contre chaque membre de sa famille.
C'est dans ce contexte que Daniel Kilgore, le prêtre, reçoit la visite de son frère mort, qu'il est seul à voir. Et Daniel n'est pas enchanté de le voir; en fait, il hait son frère et sa femme. Ou plutôt, il hait son frère qui lui a piqué l'amour de sa vie et la femme qui s'est laissée séduire.
Peu importe leurs différences, ce n'est qu'ensemble qu'ils pourront s'en sortir. Lorsque Daniel est en danger de mort, Kurt se lie à lui et tous deux forment le Haunt. Lorsqu'une personne meurt, son esprit reste quelques temps dans notre monde avant de disparaître en spiralant. Grâce ou à cause de Daniel, toujours vivant, l'esprit de Kurt garde un lien dans notre monde en restant intimement lié à son frère.
Pour chercher de l'aide et comprendre quelque chose, Daniel et Kurt se rendent au quartier général des ex-employeurs de Kurt.
Voilà pour l'histoire; ça fait pas mal d'évènements pour les trois premiers numéros.
Malgré des ventes record (60 000 exemplaires pour le #1, soit plus qu'un épisode normal d'Amazing Spider-Man), les critiques sont plutôt dures: pour IGN il n'y a aucune magie dans les personnages , aucune profondeur, et pour Comic Book Resources, ce que Haunt nous offre n'est pas à la hauteur du talent d'Ottley.
Une seule chose est sûre, il faut attendre de voir la suite...

Images: Image Comics

dimanche 27 décembre 2009

FEAR AGENT: RE-IGNITION (Remender / Moore) | IMAGE

Ce qu'il y a de bien avec les plus petits éditeurs à côté de Marvel et DC, c'est que l'on trouve plus d'originalité dans les séries proposées. Chez Dark Horse, cela se concrétise par exemple avec Fear Agent: une petite pépite pour ceux qui aiment la science-fiction, les héros un peu beaucoup looser sur les bords, des couleurs soutenues et un petit air rétro.
Rick Remender et Tony Moore se sont associés pour concocter une série sympathique et dépaysante. Remender est surtout connu pour la conception de scénario; il a par exemple écrit pas mal de numéros de Punisher chez Marvel. Il y est d'ailleurs toujours aujourd'hui, où Tony Moore l'a également rejoint pour l'arc "Frankencastle", en cours de parution. Remender a également signé quelques couvertures et assuré le dessin de certains comics.
Côté scénario, c'est à la fois simple et compliqué. Simple parce que toute bonne série de science-fiction se doit d'avoir son héros, seule personne capable d'éviter la catastrophe qui s'annonce dès les premiers épisodes. Heath Huston est un Fear Agent, sorte de Marine de l'espace - chasseur de primes contre les aliens. Il se balade dans un vieux vaisseau spacial quasi insalubre, avec une intelligence artificielle féminine (bien sûr). L'on comprendra plus tard que la Terre a été dévastée par une guerre contre des robots. Heath y a perdu, au Texas, sa famille. Il a donc depuis quitté la Terre et erre dans l'espace en quête de missions. Il est passablement alcoolique, limite macho, mais bien sympathique. On découvre ces traits de caractères peu à peu, et notamment dans ses relations avec un autre personnage, Mara.
Après une mission plus que délicate, Heath se rend sur une station-service spatiale qui n'émet plus aucun signal. Et pour cause; il se rend compte qu'elle a été infestée de Feeders, des aliens qui n'ont pour autre but que d'ingérer toute créature vivante, la digérer entièrement et ainsi pouvoir pondre des oeufs. Seule rescapée, Mara, scientifique coincée dans le réservoir d'eau potable de la station. Or les feeders sont manipulés par les Dressites qui visent la Terre.
En tentant de s'échapper, le duo se trouve propulsé dans le passé, où Heath réalise qu'il pourrait bien avoir là une occasion d'éviter le désastre qui l'a privé de sa famille.

Tony Moore, quant à lui, est notamment connu pour avoir signé les premiers numéros de Walking Dead (avant d'être remplacé par Charlie Adlard), Ghost Rider et Fear Agent. La participation de Moore dans cette série est un des éléments du succès. Grâce à son style, la série gagne un petit cachet qui fait penser à de la science-fiction un peu kitsch des années 50 ou 60. Les couleurs sont franches et chaleureuses, les personnages ont une bouille sympathique et le style "tout se passe dans l'espace comme sur terre" (stations-service, transports de frêt ressemblant à des camions mais sans les roues...) rend le tout vraiment agréable à lire. Et c'est également agréable d'avoir de temps en temps des dessins faits à la main, sans assistance électronique particulière et pas trop chargés. C'en est très reposant, entre deux dessins de Crain ou Choi.
Il y aussi beaucoup de textes à lire dans Fear Agent; il s'agit surtout de la narration, faite par le héros lui-même. Autant de texte, hors dqialogues, dans un comics US, ça non plus ce n'est pas habituel, et surtout ça permet au lecteur de bien entrer dans l'histoire et le fidéliser.
Fear Agent est aujourd'hui une série terminée de 27 épisodes.

Images Dark Horse

mercredi 23 décembre 2009

X-FORCE: NOT FORGOTTEN (Kyle / Yost / Choi) : AVANT NECROSHA

Avant Messiah War, les membres du commando X-Force étaient aux prises avec Bastion et the Leper Queen. Ils ont ressuscité des ennemis des X-Men et des mutants en général et déclarent la guerre à ces humains qu'ils considèrent dangereux et dégénérés.
Pour ce faire, ils utilisent une version mutée du virus Legacy, virus techno-organique qui décuple les pouvoirs des mutants infectés. Incapables de contrôler leurs pouvoirs, la plupart explosent.
Au début de Messiah War, les membres de X-Force sont téléportés de force par Cyclope qui les envoie aider Cable dans le futur. Or avant de partir, plusieurs sites sensibles étaient sur le point d'être visés par Bastion avec des mutants infectés. De retour du futur, X-Force se sépare en deux groupes et se rend sur les lieux pour éviter les drames qui se profilent.

Quant à X-23, elle se sépare du commando pour voler au secours de son amie Boom-Boom. Elle sera capturée par The Facility, l'organisme qui l'avait clonée et utilisée comme arme ultime d'assassinat. Que veulent-ils ? La cloner, elle, et en refaire la tueuse sur commande qu'elle aurait du rester si elle ne s'était échappée.
Du coup, l'ambiance générale s'en ressent... X-Force n'est pas une série à mettre entre toutes les mains; pour preuve les scènes de torture bien gores où l'hémoglobine coule à flot. Et comme X-23 n'est pas réputée pour tendre l'autre joue, en digne clone de Wolverine, on imagine facilement les litres de sang qui ponctuent les pages de cet arc.
Et le style irréprochable de Choi n'arrange pas les choses; les dessins, d'une finesse et d'une justesse qui vous implique d'autant plus dans le réalisme des scènes.

"Not Forgotten" est un prélude à Necrosha, le prochain crossover X-Men / X-Force. Car Bastion n'est pas le seul à vouloir ressusciter des morts; Selene, ancienne Reine Noire du Hellfire Club, a aussi mis la main sur la version du virus techno-organique utilisé par Bastion. Cette fois ce sont des mutants qu'elle ramène à la vie...

Images Marvel

mardi 22 décembre 2009

BATMAN: THE KILLING JOKE (Alan Moore) / RED HOOD / ORIGINES DU JOKER

SPOILER
La ré-apparition de Red Hood dans l'univers DC et la réédition de "The Killing Joke" sont liées. La série actuelle "Batman & Robin" met en scène Red Hood, personnage radical, sorte de Punisher de chez DC. Il est accompagné de Scarlet, rescapée des premiers épisodes. Mr Pyg se baladait avec un masque de cochon, était accompagné d'une troupe de cirque assez invraisemblable, et s'amusait à appliquer sur ses victimes des masques fusionnant avec leur visage, et en faisant des pantins à son service. Scarlet en avait réchappé de justesse et avait rejoint Red Hood en fin d'histoire. S'en est suivi un arc sur la Vengeance de Red Hood, qui s'est avéré être Jason, l'ancien Robin devenu fou, et après avoir été ressuscité dans un puits de Lazarus à différents moments de son histoire. Dans cette version actuelle, Red Hood apparaît comme une sorte de Punisher qui considère que le nouveau Batman est inefficace. La coïncidence des logos en forme de crâne ets plutôt saisissant.
Parallèlement, DC a décidé, comme pour "Batman: Hush", de rééditer une ancienne histoire. En l'occurence, The Killing Joke. Voilà une pièce maîtresse dans la bibliothèque Batman. Une histoire que tout un chacun devrait lire. Orchestrée par Alan Moore, on retrouve le même style que pour Watchmen dans la noirceur du scénario et les couleurs assez kitsch et représentatives des années 80. Conscient de la relation malsaine qui existe entre lui et le Joker, Batman se rend à Arkham pour se confronter au crimienl fou: soit ils trouvent une solution, soit ils s'entretueront tôt ou tard, fatalement. Seulement le Joker s'est échappé et a été remplacé dans sa cellule par un complice. Le Joker s'installe dans un parc d'attraction abandonné et s'entoure de personnes du cirque assez invraisemblables, et de petits êtres assez moches, comme avec Mr Pyg. Il s'organise et attaque le commissaire Gordon en le kidnappant et en tirant sur sa fille. On découvre ainsi un côté assez pervers au Joker qui, après avoir tiré sur la fille de Gordon, la déshabille et prend des photos. Photos qu'il utilisera ensuite pour tenter de faire sombrer Gordon dans la démence. Son but est notamment de démontrer que tout homme peut sombrer dans la folie après une simple mais horrible journée. C'est là le prétexte concocté par Moore pour nous raconter les origines du criminel. Tout au long de l'histoire (somme toute assez courte), le Joker revit les instants qui l'ont créé en tant que criminel fou furieux. Il n'y a jamais eu de véritable origine officielle du Joker, bien que plusieurs versions l'ont décrit comme étant Red Hood (notamment Detective Comics #168 et Killing Joke).

Mais a DC a toujours laissé sous-entendre que la préférence allait à la version de Moore, reprise dans le Who's Who de DC Universe. Le Joker (dont on n'a jamais su le véritable nom) était un ingénieur chimiste, travaillant à l'usine Axis Chemicals. Abandonnant ce travail en pensant gagner sa vie en tant que comédien humoriste, ses plans tombent à l'eau lorsqu'il ne rencontre pas le succès escompté. Or sa femme Jeannie est enceinte et l'angoisse de ne pouvoir subvenir aux besoins de la famille la gagne chaque jour davantage. Il est alors approché par des malfrats qui ont besoin de ses connaissances de l'usine pour s'y introduire. A quelques heures du cambriolage, la police vient le prévenir que sa femme a succombé à ses blessures après un accident domestique. A la fois ivre de douleur et complètement désemparé, il accepte malgré tout la proposition des malfrats et les accompagne à l'usine. Ceux-ci lui font mettre l'attirail de Red Hood afin de tromper l'ennemi. Mais le cambriolage se passe mal et lorsque Batman, dans ses tous premiers débuts, arrive sur les lieux, le Red Hood d'un soir panique et bascule dans un bassin de produits chimiques. Il s'extrait de l'usine par les canalisations d'évacuation, et lorsqu'il retire le masque rouge, il découvre son reflet dans les eaux du canal. Le Joker est né, sombrant définitivement dans la folie et jurant de rendre le monde aussi désaxé que lui. Une seule journée, terrible, aura suffi pour faire basculer son esprit du mauvais côté. Evidemment, comme il l'a été souligné, il ne s'agit pas d'une origine officielle, si ce n'est que le Joker a bien été l'un de ceux qui ont incarné Red Hood. Il dira même à Batman qu'il préfère avoir un passé à choix multiple... The Killing Joke est traduit en français par "Souriez" ou "Rire et mourir". Une traduction un peu approximative, le sens réel étant plutôt "une blague à en mourir (de rire)". On comprend alors mieux l'humour noir qui anime ce one-shot. Batman et Joker sont liés l'un à l'autre, l'un finira fatalement un jour par tuer l'autre, car tous les deux sont bien trop semblables. Et le comble de l'humour noir et de cette atmosphère spéciale si propre à Moore est atteint lorsque le Joker fait rire Batman, du même rire de dingue. Un bon conseil, profitez de cette réédition pour vous le procurer, ou pour le relire si vous l'avez déjà. Il est touours agréable de découvrir ou redécouvrir des classiques, et d'en apprécier l'écho au regard des histoires actuelles. Images DC

dimanche 20 décembre 2009

STAR TREK - ROMULANS: SCHISM (Byrne) | IDW

Il s'agit de la suite de Romulans: Hollow Crown, toujours portée par Byrne. L'essentiel de l'intrigue tourne autour de la main-mise de l'USS Entreprise sur un système de camouflage volé aux Romuliens, et de la fin de l'alliance entre Klingons et Romuliens.

Les Romuliens sont rancuniers et les Klingons qui les manipulent comme ils veulent n'arrangent pas les choses. Ils se sont installés sur les planètes romuliennes et les poussent à passer en première ligne face à la Fédération. Ils aident notamment les Romuliens à se constituer une flotte de guerre digne de ce nom. Gaius, le primat romulien, tient Kirk pour responsable de la mort de son père lorsque le système de camouflage fut dérobé par la Fédération. Aveuglé par la haine, Gaius se laisse manipuler par les Klingons et est prêt à en découdre avec Starfleet, permettant aux Klingons de ne pas s'exposer outre mesure.
Côté Fédération , nous retrouvons Numéro Un, celle qui commença sa carrière comme cadet dans Star Trek: Crew. Celle-ci reçoit pour mission de tester le système de camouflage sur son propre vaisseau, le Yorktown. Elle ira ainsi jusqu'à un poste d'observation avancé de la Fédération, en bordure de la Zone Neutre.
Les confrontations entre la Fédération et les Klingons sont inévitables, des pertes seront à déplorer de chaque côté, et dans ce chaos guerrier, les cartes s'abattent et les révélations se font jour.
Byrne a achevé son travail sur les Klingons et les Romuliens.

Images IDW Publishing

WALKING DEAD #66 #67 | IMAGE

Spoiler ahead
Comment fait Walking Dead pour durer aussi longtemps ? Seul Kirkman en a le secret. Et aujourd'hui, au-delà du 60ème épisode, la série se retrouve relancée, et de deux manières.
On pouvait penser que Walking Dead se dirigeait tranquillement vers sa fin, avec cette marche vers Washington. L'un des derniers personnages arrivés est un type qui n'a pas l'air de grand chose, mais qui semble être intellectuellement brillant. C'est lui, Eugene, qui a entendu un message radio sur une C.B. indiquant que des survivants étaient rassemblés à Washington, et qu'une solution pourrait exister. Sur le chemin, la troupe se trouve confrontée à des chasseurs; ces personnes se sont abandonnées au cannibalisme pour survivre et attaquent les passants "sains". Après que Dale leur ait servi (partiellement) de déjeûner, le groupe contre-attaque. Et une fois de plus on en apprend sur le caractère des principaux héros, avec bien sûr Rick au centre. Et alors que Kirkman et Adlard n'hésitent jamais à nous montrer les images les plus dures, mêmes celles-ci sont auto-censurées. Mais c'est sans doute aussi parce que le pouvoir de suggestion est parfois bien plus utile dans une narration...
Par ailleurs, même si on s'en doutait un peu, l'identité du tueur du jumeau assassin est révélée. Il s'agit de Carl, tourmenté depuis par l'horreur de ce qu'il a fait, mais aussi parce que c'était nécessaire.
La série se trouve donc relancée par la psychologie des personnages, pour lesquels on peut légitimement se demander si le comportement ne se rapproche pas dangereusement de celui de tous les tordus qu'ils ont pu croiser jusque là.
Relancée aussi, parce qu'Eugene est un peu trop intelligent et aurait bien pu les avoir tous bernés avec son histoire de survivants à Washington. Il était en effet le seul à avoir entendu le fameux message, et tout le groupe lui a fait confiance. Sauf qu'il n'y a jamais eu de piles dans sa radio... Eugene a tout inventé pour rester dans le groupe et attirer l'attention.
Dès lors, que faire ? Continuer ? Sinon, aller où ? Même si le groupe lui en veut, il n'y a finalement pas d'autre choix que de continuer, au point où ils en sont.
Et vous savez quoi ? Sur cette route de la capitale, un homme vient à leur rencontre. Ami, pour une fois ?

images Image Comics

mercredi 11 novembre 2009

HOTWIRE ( Ellis / Pugh) | RADICAL PUBLISHING


Radical Comics aura mis du temps à sortir l'histoire complète, pourtant de 4 épisodes seulement, mais le résultat valait le coup. A l'instar de ses autres titres phares, notamment Shrapnel, Hotwire est un aboutissement visuel. Avec un premier épisode de 64 pages, non moins, et 3 autres épisodes prenants et sans publicité (une rareté dans le monde des comics de nos jours), cette série marquera l'éditeur.
Dans un futur proche, les morts ont cessé de quitter la Terre. Une fois inhumés, leur esprit ne quitte plus la surface du monde des vivants. Ils se re-matérialisent sous forme de Blue-Lights, des phénomènes essentiellement électromagnétiques qui perturbent le fonctionnement des sociétés ultra-modernes. Dans cette époque, les machines sont toutes liées les unes aux autres et se surveillent et se réparent les unes les autres. Mais avec ces phénomènes perturbateurs, la situation est plus compliquée.
Les Blue-Lights peuvent apparaître selon divers degrés de développement. La plupart sont innofensifs et leur faible puissance les cantonne dans un état de brouillard, peu élevé au-dessus du sol, dans des quartiers glauques où des personnes en mal de sensations se baladent et se laissent "posséder" par ces esprits. D'autres sont plus aboutis et ont une forme plus humaine, souvent gémissante et plaintive, douloureusement nostalgique de sa vie passée (quand ils ont compris qu'ils étaient morts, bien sûr...). Mais quelques uns sont bien plus puissants et provoquent des dégâts, se montrent menaçants. C'est pour cela qu'existent les Suppresseurs, des machines relais qui déchargent ces esprits de leur charge électromagnétique, les renvoyant au néant. Seulement des Blue-Lights de plus en plus violents, brutaux, envahissent les secteurs de la ville.
C'est ici qu'entre en scène Alice Hotwire, DeCex, c'est-à-dire Détective Exorciste. C'est un élément de la police urbaine spécialisée dans la traque et l'élimination des Blue-Lights les plus dangereux. Elle relève vite de plus en plus d'éléments troublants: des attaques brutales, des défaillances mécaniques illogiques...

Le tout dans une ambiance délétère d'émeutes urbaines suite à des violences policières. Les émeutes sont violentes et ne risquent pas d'aider Alice Hotwire dans son enquête. Elle ne pourra compter que sur l'aide d'un autre policier, suspendu par mesure de prudence après avoir frappé un concitoyen.
Et si les deux étaient liés ? Et si quelqu'un voulait utiliser les Blue-Lights à son avantage ?
Steve Pugh assure l'histoire et les dessins, mais Warren Ellis est à l'origine de l'histoire. Dépaysement assuré, avec une représentation sympathique du futur proche.
On se prend à espérer une suite, mais honnêtement il faudrait que le scénario soit irréprochable, l'effet de découverte étant désormais éventé.

Images Radical Publishing

lundi 2 novembre 2009

MARVEL ZOMBIES RETURN | MARVEL

Après les Marvel Zombies 3 et 4 qui s'étaient affranchis des "vrais" zombies, Marvel est revenu aux classiques avec Marvel Zombies Return. A marche forcée puisque chacun des 5 épisodes est sorti à une semaine d'intervalle.
A la fin de Marvel Zombies 2, qui voyait les Zombies affronter les survivants de l'astéroïde M, ceux-ci se retrouvaient expulsés via le portail interdimensionnel reconstruit. Pour où ? Mystère.
Marvel Zombies Return résout cette énigme, en nous introduisant un personnage de plus par épisode.
Tout (re)commence avec le Spider-Zombie qui se retrouve à New York. On se souvient qu'il s'agit du héros zombifié qui éprouvait le plus de "scrupules" à dévorer ses connaissances, et qui pensait pouvoir contrôler sa faim.
Arrivé sur une Terre alternative, Peter Parker se rend compte qu'il se situe également au temps de sa jeunesse d'ado. Il se rappelle également qu'à ce moment là, le Caïd cherchait à mettre la main sur un artefact couvert de glyphes. Une fois déchiffrés, il est censé octroyer à son détenteur un immense pouvoir, que Spider-Man compte mettre à profit pour éradiquer l'épidémie.
Evidemment, ça ne peut pas se dérouler aussi facilement que cela.
A partir de là, chaque épisode introduit un nouveau personnage, Peter Parker étant une constante. Chaque épisode a ses propres scénariste et dessinateur, dont Van Lente qui a déjà participé aux précédents opus. Ainsi, le premier épisode a un trait à la fois nostalgique des années 60 et délicieusement cadavérique.Les Zombies s'ajoutent ainsi les uns aux autres: Giant-Man, Wolverine, Hulk notamment... Jusqu'à, sans tout dévoiler, une bataille entre Zombies Vengeurs et Zombies Nouveaux Vengeurs, Zombies d'origine ou nouveaux Zombies (créés sur cette Terre là).
Sans non plus dévoiler la fin, Marvel Zombies Return pourrait éventuellement s'arrêter là. Marvel a en effet réussi à remettre plus ou moins tout dans l'ordre, et ça pourrait finir là.
Mais bon, chez Marvel, rien ne s'arrête jamais vraiment, hein ?

Images Marvel

mardi 27 octobre 2009

DARK REIGN: THE LIST DAREDEVIL / SECRET WARRIORS / AVENGERS


! SPOILERS !

Ca y est, on nous a énervé Norman Osborn. Les petits revers commencent à s'accumuler: Utopia, les New Avengers, Nick Fury et les Secret Warriors...
Norman Osborn crée sa liste de choses à faire, comme se débarasser d'untel ou untel (c'est à peu près tout ce qui l'intéresse, le psychopathe). Marvel publie donc une série de one-shots consacrés aux principaux ennemis actuels d'Osborn et de ses Dark Avengers. On nous avait annoncé ça comme une sorte d'évènement incontournable, une accélération de l'intrigue, soit vers la chute d'Oborn, soit vers celle des héros renégats.
Et... Pour pas grand chose. En fait, ce sont des épisodes assez normaux qui s'insèrent dans le fil des séries régulières.
Pour les Vengeurs, on se souvient que Clint Barton, ex-Hawkeye, actuel Ronin, avait pris la parole à la TV pour exposer Osborn en public face à son passé de Green Goblin (Bouffon Vert). Vexé, le Norman. Alors quand Clint propose de s'introduire dans la tour des Dark Avengers, mais que personne n'ose accomplir ce pas, Ronin part seul et s'introduit avec succès dans la tour. Pas vraiment de suspense, il se fera capturer.
Côté Daredevil, Marvel nous présente un épisode qui aurait tout à fait pu prendre sa place directement dans la série régulière. Osborn lâche Bullseye sur le Diable Rouge. Résultat: Daredevil se fait avoir alors qu'il se trouve sur le toit d'un immeuble voué à la destruction par le H.AM.M.E.R. (successeur du S.H.I.E.L.D.). L'immeuble est détruit, les innocents à l'intérieur, et Daredevil laissé pour mort. Mais les méchants étant toujours aussi bêtes, Bullseye ne cherche pas le cadavre. Comme d'hab', on aura envie de dire. Evidemment, Matt Murdock n'est pas mort.
En ce qui concerne les Secret Warriors, Nick Fury réussit lui aussi à s'introduire dans la tour (qui devient une vraie passoire, en ce moment) et s'associe temporairement à Norman Osborn pour démasquer un traitre. Traitre il l'est bien, mais de quel bord ? Après le SH.I.E.L.D., le H.A.M.M.E.R., the Hand, H.Y.D.R.A. et autres, voici le L.E.V.I.A.T.H.A.N, russe de nationalité. Evidemment, Nick Fury arrive à fuir (d'une manière un peu trop simple pour être honnête, d'ailleurs).
Il n'y a en fait aucune unité entre ces épisodes (Hulk, Punisher et Wolverine font aussi partie de ces one-shots), donc pas la peine de s'en faire toute une montagne.
Le seul intérêt que j'y ai trouvé pour l'instant, c'est le trouble jeu d'Arès qui semble faciliter de plus en plus les choses aux ennemis d'Osborn. A suivre sur ce point, probablement dans Dark Avengers.

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dimanche 18 octobre 2009

LE MAGICIEN D'OZ / Wonderful Wizard Of Oz (Shanower / Young) | MARVEL


Quelques fois, les éditeurs de comics nous réservent quelques pépites. C'est le cas de Wonderful Wizard of Oz, en huit parties. On savait déjà que Marvel, notamment, adapte des histoires tirées des classiques de la littérature en comics (ex: Le Dernier des Mohicans, l'Île Au Trésor, L'Homme au Masque de Fer etc...). D'autres fois, ce sont des BD européennes qui sont adaptées, comme Universal War One de l'excellent Denis Bajram.
L'éditeur adapte ici un conte en bande dessinée, dans ce format particulier du comic book. Et avec succès ! Le scénario et les dialogues sont sympathiques, mais c'est surtout le dessin qui permet de s'approprier facilement les personnages.



Dorothy est une petite fille du Kansas, habitant chez sa tante et son oncle. Un cyclone survient et emporte la maison où elle se trouve avec son chien Toto. Lorsque la tempête se calme, et que la maison atterrit sur la terre ferme, elle écrase la méchante sorcière de l'Ouest. Le territoire où elle vient d'atterrir comporte en effet quatre sorcière, deux gentilles et deux méchantes. Ayant ainsi libéré sans le vouloir les habitants de la région où régnait cette méchante sorcière, Dorothy est accueillie en sauveuse et reçoit le baiser sur le front de la part d'une gentille sorcière, ainsi que les escarpins de la défunte méchante sorcière.


Et ce n'est que le début de l'aventure de Dorothy, qui devra trouver le Fabuleux Magicien du pays d'Oz, seul capable de renvoyer la jeune fille au Kansas. Elle doit suivre la route de briques jaunes, et rencontrera sur son chemin l'Epouvantail qui voudrait avoir un cerveau, le Lion qui voudrait être courageux et le Bûcheron de Fer qui voudrait un coeur.



Le tout servi par le dessin cartoonesque de Skottie Young qui rend extrêmement sympathique le petit groupe. Un personnage en particulier attire plus l'attention que les autres, l'Epouvantail. Il s'agit probablement de celui avec lequel les auteurs ont pu prendre le plus de liberté, les autres étant plus "lisses".



Un bon petit vent de fraîcheur, tous publics, et qui plaira autant aux petits qu'aux grands.
Une suite est annoncée pour l'hiver 2009 avec "Marvelous Land Of Oz", présenté comme une suite et devant introduire de nouveaux personnages. Les mêmes auteurs seront de nouveau de la partie.
En voici un petit aperçu.





Images Marvel

dimanche 4 octobre 2009

DEADPOOL: SUICIDE KINGS (Benson / Barberi) | MARVEL


"Deadpool: Suicide Kings" est une série limitée à 5 épisodes de Deadpool.
pourquoi ne pas avoir intégré cet arc à la série régulière ? Mystère. Peut-être parce que cela permet à Marvel de la sortir à 3,99 $ au lieu de 2,99 $; il est vrai que les éditeurs ont de plus en plus tendance à charger les prix en sortant un maximum d'histoires en hors-séries, lesquels ont traditionnellement plus chers que les séries régulières. Encore que certains épisodes de ces titres réguliers, on ne sait pourquoi, passent subrepticement et temporairement de 2 à 3,99 $...
Ou bien est-ce peut-être parce que l'accord parental est requis pour Suicide Kings, tout simplement. C'est sûr qu'avec l'humour parfois voire souvent graveleux et les scènes carrément gores, ce hors-série n'est pas destiné à être lu par les plus jeunes.
Un fils à papa, accro aux paris, doit une somme importante à Tombstone. Pour se tirer de cette situation, le fils à papa n'a d'autre choix de se plier aux exigences de Tombstone qui qu'une envie, se débarrasser du mercenaire rouge et noir.
En tout cas, lorsque l'on aime Deadpool, et la série habituelle menée par Benson et Barberi, on aime Suicide Kings. Y a pas de raison, puisque l'équipe est la même... Niveau scénario, il ne faut pas non plus aller chercher trop loin; c'est un peu léger mais c'est plus un prétexte pour donner libre cours aux réflexions insensées de Wade, et de retrouver, un peu à la manière d'un crossover, d'autres personnages de l'univers Marvel. Poursuivi par le Punisher, aidé par Daredevil, confronté à Tombstone, Deadpool croisera aussi Spider-Man. Et quand on connaît l'engouement de Peter Parker à partir en vrille côté blagues et humour en général, la confrontation entre les deux ne peut qu'atteindre des sommets !
Côté dessin, toujours cet aspect un peu cartoonesque de Barberi, mais qui correspond à l'esprit du personnage qui, de toute façon, ne peut jamais vraiment être pris au sérieux.
Un bon divertissement mais pas non plus un chef-d'oeuvre.

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THE STAND: AMERICAN NIGHTMARES (Le cauchemar américain) ( Aguirre-Sacasa / Perkins)

Deuxième volet des aventures des rescapés du Captain Trips, le virus de la super-grippe. On a déjà fait connaissance d'un certain nombre de personnages: Stuart Redman, Nick Andros, Larry Underwood, Frannie Goldsmith...
Dans American Nightmares, on a la première apparition de Mère Abigaïl face à la menace de Randall Flagg, le Marcheur, l'Ombre qui recrute déjà ses mignons. On rencontre aussi de nouveaux personnages, certains importants et d'autres moins. On découvre surtout, du côté de Flagg, Lloyd le pyromane, purgeant une peine de prison, désormais seul survivant... mais toujours enfermé ! Entre un rat et son voisin de cellule en pleine décomposition, comment survivre en ne mourant pas de faim, et sans devenir (plus) cinglé dans cet isolement ?
Chaque personnage va maintenant prendre la route.
Stu Redman réussit à s'affranchir de ses bourreaux et de son côté, Larry Underwood tente de fuir New York, en compagnie d'une femme qu'il vient de rencontrer. Sans aucun moyen d'information, le couple décide de sortir de New York voir ce qu'il se passe du côté du New Jersey. Seul manière d'y arriver, le Lincoln Tunnel, plongé dans le noir, et propice à exacerber l'imagination de celui qui s'y aventure.
Le rendu est excellent. Il faut dire aussi qu'avec les romans de Stephen King, le travail est bien mâché par les descriptions, les scènes d'action, et la psychologie des personnages.
Sans autre moyen d'éclairage que son briquet, Larry est obligé de ne l'allumer qu'en dernier recours, celui-ci chauffant vite dans sa main et l'obligeant à progresser dans le noir. Dans ce tunnel encombré de voitures, de cadavres, l'esprit se prend dans des envolées délirantes d'imagination. Ce cadavre truffé de balles n'aurait-il pas succombé à des pilleurs ? Ou bien n'a-t-il pas succombé à des soldats équipés de vision nocturne, tapis dans le noir pour empêcher toute propagation du virus ? On sent très bien la tension vécue par les personnages dans le tunnel.
Le réalisme est accentué, comme dans le premier volet, par les dessins précis de Mike Perkins. Celui-ci a notamment dessiné des quartiers de New York d'après des photos, sans quoi le réalisme des décors n'aurait pas été respecté, comme par exemple les carrefours, avec les marchands de hot-dogs ambulants, les enseignes des magasins...
Une réalisation qui reste donc fidèle au premier volet et au roman.
La seule question que l'on peut se poser, c'est que le roman de Stephen étant en trois tomes, et le rythme adopté par Marvel semblant assez lent, combien de temps (combien d'années) faudra-t-il pour atteindre la conclusion de la saga ? Et surtout, si cela dure longtemps, n'y a-t-il pas un risque que l'auteur ou le dessinateur (voire les deux), ne soient plus les mêmes ?

images Marvel

samedi 26 septembre 2009

FUSION (Abnett / Lanning) | MARVEL / TOP COW


Top Cow et Marvel ont collaboré à un crossover mêlant deux équipes de chacun. Pour Top Cow, il s'agit de Cyberforce et d'un ancien Membre d'Hunter-Killer, et des Thunderbolts et des Vengeurs pour Marvel. L'arc tient en trois épisodes, pas compliqués à suivre, et se situe assez loind désormais dans la chronologie Marvel. Les Vengeurs sont ceux de Tony Stark (donc verision Mighty Avengers) et les Thunderlbolts sont ceux de Norman Osborn après Civil War. Cela remonte donc désormais à près de trois ans.
La mini-série est sympathique, et le principal intérêt réside dans le mélange des équipes.
Même si les lecteurs de l'un de ces deux éditeurs ne connaît pas bien l'univers de l'autre, le mélange n'apparaît pas artificiel pour autant, et chacune des équipes trouve sa placer aux côtés des autres.
Il faut aussi se rappeler au passage que Abnett et Lanning sont également employés chez Marvel...
Tous ces personnages se retrouvent autour d'un double malsain de Ripclaw, de Cyberforce. Il s'agit d'un organisme alien, de nature symbiotique, et lié à Ripclaw. Lorsque le Double s'éveille, Ripclaw voit et ressent tout ce que fait son Double. Ce dernier a la bougeotte, et passe d'un hôte à un autre, en passant notamment par Venom. Oups.

Non sans humour, tous les personnages s'accordent sur une chose, Ripclaw est étonnament proche de Wolverine et autres griffus-poilus. La "fusion" s'opère donc sans douleur entre Marvel et Top Cow. Certes, l'histoire n'est pas foncièrement compliquée, mais le crossover "Cyberforce / Hunter-Killer" en cours de publication chez Top Cow est présenté comme une suite, et devrait être alléchant.
Quant aux dessins, leur grande précision fait honneur aux deux éditeurs et participe à l'efficacité de ce titre.
A suivre.

Images Top Cow / Marvel.