lundi 16 août 2010

IRON MAN EXTREMIS (Ellis / Granov) | MARVEL

Une nouvelle ère fut inaugurée par Warren Ellis et Adi Granov dans l'histoire d'Iron Man, à partir de 2005.
C'est le premier retcon qui concerne Iron Man. Le concept de retroactive continuity est celui dans lequel un éditeur altère délibérement des faits précédemment établis. Warren Ellis a ainsi retravaillé l'origine d'Iron Man en la situant en Afghanistan et non plus au Vietnam, comme c'était le cas en 1963 dans Tales Of Suspense #39.


Dans les deux cas, Tony Stark est fait prisonnier après qu'un éclat d'obus ou de mine l'a plongé dans un état critique. Emprisonné vace Yinsen, prix Nobel de physique, il doit inventer une arme pour ses ennemis. Alors que l'éclat d'obus progresse lentement mais fatalement vers son coeur, Stark a une idée: Yinsen devra fabriquer un aimant qui ralentira et stoppera la progression de l'éclat, tandis que lui-même inventera une armure sophistiquée pour les libérer.

Le projet réussit mais Yinsen meurt dans l'opération. En re-situant ces origines en terre afghane, Ellis a également ouvert la voie au film qui sortira en 2008.


Dans Extremis, un composé bio-technologique révolutionnaire, destiné à créer le super-soldat, est volé dans le laboratoire qui l'a créé. Un homme se l'injecte, plonge dans une phase de stase, et se réveille avec de nouveau pouvoirs et la volonté d'anéantir le gouvernement US. De ce côté là, le coup du terroriste ultra patriote laisse un peu de marbre.


C'est aussi et surtout l'occasion de créer une nouvelle armure pour Iron Man. Exit, l'armure lourde à trimballer dans une caisse spéciale, et les changements de costumes à l'abri des regards indiscrets. Désormais, l'armure est légère et se range dans une mallette, et toutes les commandes sont pilotées par la pensée. Stark a été contraint de cacher dans sa physiologie même le centre de commande de l'armure. Celle-ci se constitue autour de lui à volonté et il peut désormais accéder à toutes les technologies qui l'entourent: satellites, téléphones, réseaux...

Extremis a permis à Marvel d'actualiser les origines du héros pour le rajeunir auprès des lecteurs, le moderniser avec une armure plus hi-tech que les précédentes, et faire découvrir Adi Granov, un artiste au style absolument unique.
Etant donné l'engouement qui dure depuis plusieurs années autour de Tony Stark et son armure, le pari est réussi.


Retrouvez ici le motion comic en intégralité : EXTREMIS MOTION COMIC

Note: 3,5 / 5
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mardi 3 août 2010

STEPHEN KING "N" (Guggenheim / Maleev) La folie est-elle contagieuse ?

Marvel aime adapter des œuvres littéraires en comics. Elle a déjà prouvé qu'il était possible d'adapter des romans de Stephen King de manière cohérente, avec de la qualité, et ainsi attirer un véritable public. C'est le cas des séries consacrées à la Tour Sombre et au Fléau.
Ce sont des titres où il y a une vraie narration, que l'on peut suivre facilement pour le Fléau, ou que l'on peut créer aisément grâce à tous les jalons posés par S.King dans les volumes de la Tour Sombre.

Marvel a récemment relevé un nouveau défi. Toujours tiré des oeuvres de l'auteur américain, est-il possible d'adapter en comics une histoire très courte et hautement psychologique ? Car si Stephen King est connu pour ses romans et ses polars, il est aussi connu pour la dimension psychologique qu'il intègre à toutes ses histoires. Souvent élément indispensable pour bien entrer dans l'intrigue, cette psychologie est le principal personnage de "N".

La folie peut-elle être contagieuse ? A travers le journal d'un psycho-thérapeute, le lecteur est amené à se poser la question, de manière presque angoissante. Un homme se présente au cabinet du thérapeute avec un cas de troubles obsessionnels compulsifs qui lui gâchent la vie. Il pense par ailleurs que ce TOC lui a été "transmis". Photographe amateur, il se perd dans le Maine et remarque un alignement de pierres dressées dans un champ. Il remarque aussi qu'il n'y en a que 7 à l'œil nu, mais 8 quand on les regarde à travers un objet, comme son appareil photo par exemple. Or il finit par ressentir au fil du temps des angoisses qui le poussent à venir sans cesse vérifier, et plus particulièrement à certaines périodes, qu'il y a bien 8 pierres et non pas 7, persuadé que dans le cas contraire, quelque chose pourrait en sortir. Seul un certain rituel permet de s'en assurer, qui a tout l'air du trouble obsessionnel compulsif.

Au fil du temps, il s'est retrouvé à compter tout ce qu'il croise, analyser certains chiffres comme mauvais, et d'autres comme bons, et placer des objets en cercle comme les pierres dans le champ.
Tous les précédents propriétaires du champ ou protecteurs des pierres (ceux qui se trouvent d'une manière ou d'une autre en possession de la clé de la barrière en déterminant l'accès) sont morts suicidés ou presque.  Malgré sa qualité d'homme de science, le thérapeute se trouve peu à peu ébranlé par ce que lui raconte son patient...

De manière assez surprenante l'angoisse des personnages, la montée de la tension, jusqu'au dénouement final, sont très bien représentées. L'écriture est percutante, elle s'adresse parfaitement au lecteur qui s'y trouve mêlé malgré lui, ce qui était bien sûr le but recherché.
La narration est confortée par les dessins particuliers de Maleev, à la fois précis et vagues. Le trait est sûr: on reconnaît facilement les personnages, les amateurs de véhicules reconnaissent sans problème les marques et les modèles, les contours sont nets. Le côté plus vague intervient davantage au niveau des couleurs, souvent dégradées, mouchetées, rarement unies. L'atmosphère est sombre et pesante. Le lecteur évolue dans l'antre du mystère et de la folie: le patient a-t-il raison, est-il dément, pourquoi nous ressemble-t-il tant ? Les personnages sont banals, tout le monde peut s'identifier à eux.

Le pari semble donc réussi pour cette nouvelle adaptation d'une histoire de Stephen King.


Note: 4/5
Images Marvel

dimanche 1 août 2010

SIEGE (Bendis / Coipel) | MARVEL


Le temps de la confrontation finale est venue, entre Asgardiens, Vengeurs, Dark Avengers...
Pour re-situer les choses, Norman Osborn est à la tête du H.A.M.M.E.R. qui a pris la suite du S.H.I.E.L.D., après Secret Invasion. Mais Norman n'est pour autant passé du bon côté. Il participe en secret à une cabale réunissant Doom, The Hood, Loki... bref que des boys-scouts. Grâce à leurs arrangements respectifs, ils ont pu profiter de la position de Norman Osborn pour faire avancer leurs plans.

Norman, aveuglé par sa haine des Asgardiens, dont la cité flotte toujours au-dessus de l'Arkansas, entend bien les éliminer une fois pour toutes. Il lui faut pour cela un prétexte officiel. Il va ainsi pousser Volstagg à faire une erreur. Voulant bien faire, celui-ci provoque une catastrophe dans une poursuite entre lui et des assaillants de seconde zone. Saisissant ce prétexte, l'émoi provoqué, Norman décide d'assiéger Asgard malgré l'ordre contraire du Président. Il est clair que Norman a définitivement perdu la raison.

Ajoutez-y Loki, Ragnarok, le clone-cyborg de Thor mégalomane, et tous les vengeurs (Dark, New etc...) et vous obtenez un cross-over qui va transformer les champs de l'Arkansas en champ de bataille, et possiblement transformer l'avenir des personnages Marvel. De cet affrontement ne ressortira qu'un seul camp, et celui-ci imposera sa vision au monde.

L'histoire de Bendis ne dure que le temps de quatre épisodes stricto sensu, mais il y a d'innombrables ties-in. Les plus indispensables sont dans Dark Avengers et Thor. Ils expliquent l'apparition de certains personnages ou groupes de personnages dans ces quatre épisodes. Quant au dessin, il est sympathique et précis, puisqu'il s'agit d'Olivier Coipel, qui réalise ici son second crossover d'importance, après House of M.


Note: 3,5/5
Images Marvel