dimanche 25 avril 2010

MA CIRCONCISION (Riad Sattouf)


Riad Sattouf est connu en BD pour son personnage Pascal Brutal, dont le tome 3 a été primé au Festival d'Angoulême, et a réalisé le film "Les Beaux Gosses" en 2009.
Il a également sorti quelques albums mêlant sympathiquement textes courts et  illustrations, sans faire partie d'une série particulière, chez l'Association; parmi ceux-ci, l'on trouve "Ma Circoncision".

Il s'agit d'un récit autobiographique, alors qu'il vivait en Syrie dans son enfance. Ses cousins et ses amis sont tous circoncis, mais pas lui, ce qui provoque des interrogations, voire des angoisses, chez le petit Riad sur cette différence anatomique. Le monde de Riad s'organise autour des dessins animés des années 80, de l'école, de l'ambiance politique plutôt tendue avec les voisins israéliens, et du film "Conan Le Barbare". C'est LA référence chez Riad et ses cousins, qui provoque fascination et aspirations. Seuls les Cimmériens sont dignes, et il est hors de question de s'écarter de la voie. D'ailleurs, un bon Cimmérien n'est-il pas circoncis ?
Le jour où son père annonce à Riad qu'il sera circoncis, tout le petit monde du garçon est chamboulé...



"Ma Circoncision" est l'occasion de se plonger dans l'ambiance qui était celle de la Syrie dans les années 80: le système scolaire et sa conception des châtiments corporels, la place des femmes dans la société, les relations tendues avec le voisin israélien...tout cela par le biais du regard d'un petit garçon. Les quiproquos se multiplient. Souvent les adultes ne prennent pas la peine d'expliquer aux enfants comment marche le monde, ou tout simplement telle ou telle chose du quotidien. Du coup, cela laisse la place aux interprétations enfantines un peu rapides, un peu tronquées, innocentes et surtout drôles !
Un regard intéressant et sans prise de tête.

Images L'Association

dimanche 11 avril 2010

JUSTICE LEAGUE: CRY FOR JUSTICE (Robinson / Cascioli) | DC


La vengeance est-elle synonyme de justice ? Qu'est-ce que la justice ? Justice League: Cry For Justice est un autre crossover DC en 7 épisodes qui laissera des traces dans l'univers DC. L'écriture de Robinson a été controversée, notamment sur des dialogues ou des détails sur les héros. Il est vrai qu'on a parfois l'impression qu'il manque une case intermédiaire, mais sur la totalité des épisodes, cela reste marginal. L'art de Cascioli est par contre acclamé, avec son style peint, très fidèles aux personnages habituels. Le dessin est précis et expressif.
Après Final Crisis et avec Blackest Night, des dissensions apparaissent entre les héros des différents groupes: Justice League, Justice Society, Titans... et tout cela au nom de la justice.
Tout démarre avec Hal Jordan - Green Lantern, qui réclame de la justice de sla part de son groupe. Pour lui, leur association ne veut plus rien dire , surtout le mot "justice", quand le meurtrier de Martian Manhunter reste libre quelque part dans les rues. Il veut donc appliquer la justice littéralement, avec des méthodes plus radicales, et rallie à sa cause Green Arrow, au grand dam du reste de la League.

Et partout le même scénario se répète: des héros excédés décident de prendre les choses en main: Ray Palmer (The Atom), Jay Garrick, Supergirl, Congorilla, Freedy Freeman (Shazam)... à mesure que leurs amis sont assassinés. Une vague de crime s'élève, associant des criminels  de seconde zone avec des villes et des héros auxquels ils ne sont pourtant pas habitués. Les différentes équipes se retrouvent et s'accordent sur un point: ces crimes semblent avoir été commandités par une personne chapeautant l'ensemble: des héros sont agressés, du matériel scientifique et des artefacts divers disparaissent un peu partout... Tout semble ainsi désigner Prometheus.
 SPOILERS A PARTIR D'ICI

Dans leur enquête, les héros se confrontent à Clayface qui leur avoue avoir été menacé par Prometheus et avoir une bombe sur lui. Shazam les sauve in extremis et tout le monde se retrouve sur le satellite de la JLA. Des dispositifs mis en place par les seconds couteaux de Prometheus sont découverts dans toutes les grandes villes, mais leur utilité n'est pas encore connue. Avant d'aller plus loin, Roy Harper (Red Arrow / l'Archer Rouge) s'absente pour dire bonsoir à sa fille Lian. Mais Congorilla sent l'odeur du sang, la suit, et découvre Roy Harper amputé d'un bras. En fait, Prometheus a pris la place de Shazam. Découvert par Supergirl, Prometheus doit affronter tous les héros présents et finit, après bien des galères, par être capturé.
Les évènements sont pourtant loin d'être finis; c'est le début du chantage. Au départ, Prometheus voulait se faire justice aux dépens des héros, représentant les forces de l'ordre qui ont détruit sa famille et sa vie. Désormais en mauvaise posture, il veut troquer sa liberté contre la vie des habitants des grandes villes US. Les dispositifs installés sont censés placer les villes entières sous bulle protectrice et les envoyer au hasard dans le temps et l'espace. Tuer des gens, le temps peut effacer la douleur. Mais savoir que les gens sont vivants mais abandonnés quelque part, quelque temps, et que l'on ne pourra pas jamais les secourir, voilà la torture psychologique que Prometheus veut infliger aux héros. Tandis que les discussions font rage, les dispositifs commencent à se mettre en route mais ne fonctionnent pas comme Prometheus l'avait dit: les villes s'écroulent sur elles-mêmes, provoquant la mort de dizaines voire centaines de milliers de personnes. Par elles, Lian, fille de Roy Harper (Red Arrow), et petite fille de Ollie, l'Archer Vert. Ils n'ont d'autre choix que de laisser Prometheus prendre le large afin de limiter les dégâts...
Fini ? Pas encore. Avec un fils au bras arraché et une petite-fille tuée, Green Arrow ne peut laisser Prometheus s'en tirer, par souci de "justice": une flèche décochée en pleine tête règlera le problème... Cry For Justice est prolongé par le suivi du destin de Green Arrow et Red Arrow, notamment dans Rise And Fall.
Images DC

vendredi 9 avril 2010

FLASH REBIRTH (Geoff Johns / Van Sciver)

Flash Rebirth est la deuxième collaboration "rebirth" de Geoff Johns et Ethan Van Sciver, après "Green Lantern: Rebirth". On assiste à la remise en selle de l'homme le plus rapide du monde, après avoir disparu plusieurs années. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'histoire de Barry Allen n'est pas la simple au monde.Pour faire court, le Flash original, Barry Allen, est mort en 1985, pendant Crisis On Infinite Earths. C'est lui qui tue l'Anti Monitor, mais devant convoyer trop de puissance pour cela, il meurt en même temps. De là, il se retrouve dans le Speed Force, la source mystique des pouvoirs de tous les Coureurs et qui acceuille aussi tous les Coureurs (Speedsters) morts comme Johnny Quick et Max Mercury. Barry Allen apparaît ensuite épisodiquement à différents moments clés de l'histoire de DC, notamment Infinite Crisis et Final Crisis.C'est Final Crisis #2 que Barry Allen revient physiquement. et joue un rôle déterminant dans cette histoire.
Puis c'est Flash: Rebirth.C'est la fête dans toute la ville de Central City, mais il s'y passe aussi un double meurtre. Deux scientifiques sont assassinés et leur assaillant, que l'on ne voit pas, reproduit dans leur laboratoire, électro-chimiquement, l'accident à l'origine de la vitesse de Flash. Depuis ce moment, Barry Allen va s'enfoncer dans une spirale d'évènements sombres, dont il sera soit la victime soit l'acteur, et qui vont réunir tous les Coureurs de l'univers DC: Liberty Belle, Jay Garrick, Wally West, Barry Allen, Savitar, Black Flash, Reverse Flash... Au lieu de redevenir un héros triomphant, Barry Allen va provoquer des morts et de violents séismes dans le Speed Force.

Derrière tout cela, Thawne, vieil ennemi jaloux de Flash qui fait preuve d'un machiavélisme et d'une précision diabolique.
Flash Rebirth est la clé du retour de Barry Allen: pourquoi et comment est-il revenu, comment peut-il trouver sa place dans un monde qui a évolué pendant plus de 20 ans sans lui ?
Dans sa réalisation, Flash Rebirth est un travail de précision visuelle et scénaristique, du même acabit que dans Green Lantern Rebirth. Par contre, il vaudra mieux se renseigner sur l'histoire de Flash et ses ennemis avant d'entamer cette lecture. Le profane pourrait en effet se trouver un peu largué par tous ces personnages passés, présents et futurs qui utilisent le Speed Force.
A noter également un renouvellement du costume de certains Coureurs

Images DC.

lundi 5 avril 2010

SPIDER-MAN NOIR: LES YEUX SANS VISAGE / Eyes Without A Face (Hine / Sapolsky / Giandomenico) | MARVEL

Voici la suite tant attendue de Spider-Man Noir. Nous sommes toujours en 1933. Roosevelt est désormais Président des Etats-Unis et Felicia Hardy est propriétaire du Black Cat, son club. Les affres de la Grande Dépression commencent à s'atténuer, mais un autre triste spectacle se prépare, de l'autre côté de l'Atlantique. Le nazisme prend une ampleur inquiétante en Allemagne et le spectre de la guerre se fait de plus en plus présent.Peter Parker travaille comme journaliste au Daily Bugle, pour les mêmes raisons que celles qui l'ont conduit à devenir le Spider-Man: justice et protection des innocents. Mais maintenant que le Bouffon Vert a disparu, le Crime Master / Maître du Crime occupe la place vacante. Personne ne connaît son visage, caché derrière un masque. Il fait régner sa loi grâce à Sandman, brute épaisse contre laquelle il est impossible de s'opposer.
En même temps, Peter Parker et un nouveau collègue, Robertson, s'intéressent à un certain Dr Otto Octavius. C'est un scientifique cloué dans un fauteuil roulant et qui mène des expériences sur les chimpanzés. Il a son laboratoire sur Ellis Island, anciennement lieu de débarquement des nouveaux immigrants et devenu une île ultra protégée, et abritant une prison de haute sécurité.
Or des Noirs disparaissent dans l'anonymat le plus complet depuis plusieurs semaines. et il semble qu'une organisation à la solde des nazis soit opérationnelle sur le sol américain. Robbie soupçonne le savant de se livrer à des expériences bien plus inavouables, et finit par disparaître à son tour.
Spider-Man Noir porte toujours aussi bien son nom, voir même davantage dans cet opus de 4 épisodes, que dans le précédent. Du Noir, on passe au glauque, avec des nazis, des expériences inhumaines, des passages à tabac... le scénario est sombre et maintient le niveau. Le duo Hine et Sapolsky tient bien la route (cocorico pour le Français Fabrice Sapolsky) et les dessins de Giandomenico reflètent avec fidélité cette noirceur. Il y a davantage de couleurs dans "Eyes Without A Face", mais l'expression des personnages, l'ambiance de la rue, la nuit enveloppante et le dynamisme des actions en font un comic très différent de ce que l'on a l'habitude de lire. Un produit original qui tranche avec le reste et nous donne une petite bouffée d'air frais.

Images Marvel