vendredi 8 février 2008

V POUR VENDETTA (Moore / Lloyd)

Affiche promotionnelle à la sortie du 1er épisode


Alan Moore est un personnage incontournable du paysage comics / BD. Parmi ses créations ou participations les plus connues: Watchmen, Wildcats, La Ligues des Gentleman Extraordinaires, From Hell, Swamp Thing, et bien sûr le non moins incontournable V pour Vendetta.
"V" vit dans une Angleterre contrôlée par un parti faciste, le Norsefire. Ce parti a pris la tête du pays après une guerre mondiale ayant éclatée dans les années 1980. L'Angleterre épargnée militairement mais en proie au chaos s'est trouvé un gouvernement totalitaire, contrôlant tout et tous. Des agents patrouillent les rues sous couvre-feu et se livrent à des actes que personne ne peut et n'ose leur reprocher.
En 1997, l'anarchiste "V" s'élève et mène contre cette organisation sans vergogne une lutte qui ébranle un système que le gouvernement pensait bien assis sur ses fondements.
Au gré de ses patrouillent nocturnes, V sauve une jeune fille de 16 ans, Evey, qui allait être violée par les agents du Finger. C'est à ce moment que débute l'histoire contée par Alan Moore.
Avec ce titre, le lecteur est entraîné au-delà du banal comic. Le génie scénaristique de Moore nous fait visiter un univers glauque, sans aucun repère. Pendant la plus grande partie de l'histoire, il est impossible de savoir si "V" est un psychopathe, un terroriste, ou un génie qui sait devoir dépasser les règles de la guerre conventionnelle pour ébranler le système.
Alan Moore a également réussi à faire d'un comic une réflexion très poussée sur le gouvernement des hommes, la politique et la philosophie politique. V pour Vendetta est autant un livre de réflexion que de divertissement, avec nombre de développements théoriques mis en parallèle avec l'histoire brittanique.

"Anarchie veut dire "sans maître", pas "sans ordre". Avec l'anarchie vient une ère d'Ordnung, d'ordre vrai, qui ne peut être que volontaire. L'ordre, s'il est imposé, engendre le mécontentement, père du désordre, parent de la guillotine. Les sociétés autoritaires sont comme le patinage artistique : complexes, d'une précision mécanique parfaite, et par dessus tout précaires. Sous une fine couche de civilisation, le chaos guette... Lorsqu'elle sentira le chaos la talonner, l'autorité ourdira les plus viles intrigues pour préserver un semblant d'ordre... Mais un ordre sans justice, sans amour et sans liberté, ce qui ne pourra ralentir longtemps la descente de leur monde aux enfers."

"L'autorité n'admet que deux rôles : le bourreau et la victime, transforme les gens en poupées qui ne connaissent plus que peur et haine, tandis que la culture plonge dans les abysses. L'autorité déforme ses enfants et change leur amour en un combat de coq... L'effondrement de l'autorité aura des répercussions sur le bureau, l'église et l'école. Tout est lié. L'égalité et la liberté ne sont pas des luxes que l'on écarte impunément. Sans ceux-ci, l'ordre ne peut survivre longtemps sans se rapprocher de profondeurs inimaginables."
"Souviens-toi, oui, souviens-toi de ce 5 de Novembre, de ses poudres de sa Conspiration...Souviens-toi de ce jour souviens-t'en à l'oubli je ne puis me résoudre" (c.f. A Nursery Rhyme Poem for Children)
Tout dans le dessin contribue à l'atmosphère de l'oeuvre: les jeux d'ombres, les couleurs bizarres...
V pour Vendetta est une oeuvre unique qui se doit d'être lue. Pour ceux qui auraient vu le film sans avoir lu le comic, sachez que ce dernier est plus étoffé que le film et va plus loin. C'est un complément indispensable si vous avez apprécié l'adaptation cnématographique.



Source citations: Wikipedia
image © DC / Vertigo

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